Le Château de Montmelas est, dès une époque très reculée, une des principales seigneuries du Beaujolais appartenant aux Sires de Beaujeu.
La première motion est un acte de donation de l’église saint Ennemond de Cercié à l’Abbaye de Cluny passé au château de Montmelas en 976. A cette époque le château était en bois et aucun vestige n’a été retrouvé.
Les parties les plus anciennes (le mur est, la base du donjon et le mur d’enceinte pour partie) datent du 12ème siècle et le château était à l’époque une place d’armes chargée de veiller aux frontières de la Bourgogne avec le Royaume de France dont le château d’Arnas gardait du coté de Lyon les frontières et le Duché de Savoie qui était outre Saône et qui faisait partie du Saint Empire. Au 14ème siècle, le château est renforcé par un bâtiment supplémentaire, les trois poivrières et sans doute d’autres défenses qui ont disparu depuis. Cet ensemble était très rustique et construit pour résister à toutes surprises. Aucun escalier ne permettait d’accéder aux étages des bâtiments et du donjon, seules des échelles retirées à la moindre alerte permettaient l’accès. Outre sa fonction de défense, le château a été souvent utilisé comme douaire pour des veuves des comtes de Beaujeu.
En 1400, Edouard de Beaujeu est contraint de céder ses biens au duc Louis de BOURBON. Sous les BOURBONS, le château est peu habité et ne tarde pas à tomber en ruine. En 1515, le château est vendu au trésorier du Duc pour lui permettre de doter la sœur du Duc. Vendu ou légué, il passe entre les mains de différentes familles qui le laissent à l’abandon, perdant peu à peu sa valeur de place forte. En 1566 il est acheté par le sire AROD écuyer. Il restera dans cette famille, jusqu’à aujourd’hui.
Au 17ème siècle, les AROD, devenus Marquis de Montmelas, entreprennent de transformer cette forteresse moyenâgeuse en une résidence en ajoutant un grand Hall avec un escalier pour desservir les étages, des fenêtres pour vivre à l’intérieur et des communs pour loger les domestiques, les chevaux et les voitures de la maisonnée. Au siècle suivant, le château est entouré d’une terrasse et de jardins complétés par une orangerie.
A la révolution si les AROD sauvent leurs têtes, le donjon, symbole de féodalité, est rasé jusqu’à hauteur de toit et le château y perd son aspect redoutable. En 1823, la dernière descendante des AROD épouse le Comte de TOURNON. Celui-ci, devenu veuf, fait réaliser des grands travaux par Mr DUPASQUIER pour rendre au château son prestige. La réalisation inspirée par la vision romantique du Moyen Âge, va donner au Château de Montmelas son aspect actuel de château de “conte de fée”. Les travaux principaux consistent à :
- Rehausser le donjon et l’utiliser comme château d’eau pour le château et le village en dessous (hameau de la Voisinée).
- Construire contre le donjon une haute tourelle d’escalier ;
- Construire le porche entre le Château et les communs ;
- Construire les deux tourelles encadrant l’escalier d’honneur ;
- Construire la nouvelle porte principale du Château avec des remplois (porche de la chapelle du château du Sou) et réaménager le perron ;
- Modifier la plupart des ouvertures tant portes que fenêtres avec pour certaines des meneaux ou des balcons de pierre ;
- Restauration de l’enceinte avec des tours flanquantes et comblement des fossés. Construction du porche d’entrée et de sa tour (dite Tour de Karl)
- Construction d’une nouvelle chapelle avec remplois de la porte de l’ancienne église de Saint Julien.
Le château est resté dans la famille avec une transmission au cours du 19ème siècle par les femmes et appartient aujourd’hui aux enfants et petits enfants du Comte Henri d’HARCOURT.
